La quête de sens, un besoin profond de l’être humain

Woman framing the future.
Woman framing the future. This is a montage which has a city scape overlaid. Success and vision concept

Donner un sens à sa vie, c’est trouver une source de motivation suffisamment profonde pour dépasser tous les obstacles qui pourraient obstruer le chemin. Celui qui possède un « pour quoi » peut accepter n’importe quel « comment ».

Le besoin de sens, une condition de survie.

Dans son ouvrage Man’s search for meaning, publié en 1946, Viktor E. Frankl, professeur de neurologie et de psychiatrie à Vienne, affirmait : « Je suis convaincu que je dois ma survie, entre autres choses, à ma détermination de reconstituer le manuscrit perdu. » Viktor E. Frankl est en effet rescapé des camps de concentration. Dans l’antichambre de la salle de désinfection, il essaya de remettre le manuscrit de son livre scientifique à un des plus anciens prisonniers. Il lui dit : « Je veux sauver ce manuscrit à tout prix ; il contient l’œuvre de ma vie. Vous comprenez ? » Mais Viktor E. Frankl n’eut pour retour aucune compassion, seulement des invectives. Il décida alors qu’il reconstituerait Le Médecin et l’âme qu’on lui avait ôté. En subtilisant des formulaires, en recevant une mine de crayon d’un autre déporté, en restant éveillé la nuit, il réussit à reconstituer une partie du manuscrit (1). Il a ainsi découvert que le fait d’avoir une raison d’être l’avait aidé à survivre aux conditions déshumanisantes de détention dans les camps.

Une condition nécessaire à l’épanouissement de l’être humain.

En plus d’être une condition de survie, Viktor E. Frankl a également montré que la quête de sens était une des conditions de l’épanouissement de l’homme. S’appuyant sur ses trois années de détention et sur ses recherches scientifiques, il affirma : « L’être humain ne peut véritablement s’accomplir qu’en réalisant un sens dans le monde, plutôt qu’en lui-même, en sorte que l’auto-actualisation constitue un effet de l’auto-transcendance ». Comme en témoignait Maslow dès 1965, être humain, c’est être porté vers quelque chose ou vers autrui. Dans la même mouvance, Martin Seligman, met en exergue la notion de sens comme une composante essentielle du bien-être dans son ouvrage intitulé S’épanouir : Pour un nouvel art du bonheur et du bien-être paru en France en 2013. Pour lui, le sens c’est « le fait d’appartenir à et de servir quelque chose de plus grand que sa personne » (2). Selon Martin Seligman, le sens est souvent un but en soi et peut ne pas générer d’émotions positives à court terme. Prenons l’exemple d’un journaliste qui lutterait toute sa vie pour faire reculer le racisme. Il dénoncerait les injustices, mettant en péril son poste, s’exposant aux injures. Face à l’immobilisme parfois, il pourrait ressentir davantage de frustration et d’épuisement que de satisfaction. Malgré un engagement fort, il pourrait ne pas réussir à faire reculer les préjugés et les actes liés, et avoir à gérer régulièrement des relations conflictuelles. Un quotidien difficile à supporter mais comme l’affirmait Viktor E. Frankl, « il connaît le “pourquoi” de cette vie et pourra supporter tous les “comment” auxquels il sera soumis. »

Le quête de sens est donc un besoin profond de l’être humain, qui le maintient en vie et lui permet de s’épanouir pleinement. Et qu’en est-il au travail ? Exercer un métier qui a du sens, est-ce le privilège des jeunes diplômés ou une nécessité compte tenu du temps qu’on lui consacre ?

 

Sources

(1) Viktor E. Frankl, Découvrir un sens à sa vie avec la logothérapie, Les Editions de l’Homme, 2012

(2) Martin Seligman, S’épanouir : Pour un nouvel art du bonheur et du bien-être, Belfond, 2013

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